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Mélange des genres
4 novembre 2010

Rio : vision écliptique d'une ville-fantasme

Perceptions éclatées :

Une circulation colossale et puis tout d’un coup la route qui plonge dans une mer de nuages épaisse comme une soupe. Des virages, une pente sans fin et les premiers faubourgs. La circulation devient embouteillage, les gens vont vers leur boulot en ville, je vois des visages tendus et fatigués sous la pluie fine. Parmi les nombreux panneaux publicitaires qui jalonnent les avenues d’entrée de ville : des conseils de prévention liés à l’épidémie de dengue qui sévit alors, une campagne d’appel aux dons par l’Armée du salut…et Charles Aznavour en concert la semaine suivante.

La gare routière apparaît, cernée de taxis d’un jaune pâle, très éloigné du jaune ensoleillé du drapeau national.

La pluie redouble ; il fait si sombre qu’on dirait déjà la nuit ; de la fenêtre de ma chambre d'hôtel je vois l’arrière d’autres immeubles, garnis de blocs clim. J'achète un parapluie pour affronter tout ça au mieux mais aucun parapluie n’a le pouvoir de protéger d’un déluge pareil.

Quand je regarde les amoncellements de buildings gris, les rues sans âme ni unité, les commerces criards et les voitures pressées, je me dis que l’urbanisme est un métier à respecter et même à glorifier.

Copacabana by night est plus sexy que by day. Comme la plage est éclairée par de grands spots, on peut encore jouer au volley à minuit, c’est pratique.

Je prends le "bonde" (un tramway historique…prononcer "bondjché") pour grimper vers Santa Teresa. Le wagon aux bancs de bois grince comme une porte de confessionnal ; ça tourne, ça virevolte, ça se traîne. Au loin : la Baia de Guanabara. En bas : les favelas, toujours suspendues au plus pentu du relief ; on ne sait qui, de la pluie divine ou de la profondeur infernale, les a déposées là, à la limite de la chute ou sur les marches de l’élévation ?

Matinée ensoleillée à Ipanema. Des jeunes gens à la peau foncée poussent des fauteuils roulants garnis de personnes âgées à la peau claire, quand d’autres plongent en apnée pour nettoyer les fonds marins. Dans l’air presque limpide, des pailles-en-queue effectuent de grands vols circulaires.

Un gamin, pour qui le plus grand danger n'est visiblement pas là, traverse un tunnel routier à 6 voies en poussant son vélo. Je crois dans un premier temps à un mirage ; et puis non, il est maintenant de l’autre côté, son visage ne reflète aucune terreur.

Le Corcovado sous la promesse d’une éclaircie. Là-haut, à 710 m, les nuages rôdent; quelques secondes de visibilité par-ci, quelques secondes de visibilité par-là… Juste le temps d'apercevoir les plages et les promontoires rocheux assaillis de végétation, comme autant d’obus projetant le vert dans le bleu.

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